vendredi 26 novembre 2010




Ya(zd) encore du desert?























Quand y'en a plus et bien y'en a encore...

Il nous aura fallu traverser encore de nombreux espaces vides et de jolis petits cols a 2600m dans les monts Zagros pour finalement rejoindre la ville de Yazd, au centre du pays. En cours de route, on a eu droit a de jolies rencontres mais aussi des moments moins droles comme cette soiree passe au milieu des villageois, agenouille au milieu de la mosquee pendants la priere du vendredi...tout ca pour ne pas dormir dehors!(on vous racontera l'histoire a notre retour).


Yazd n'a pas recu une goutte de pluie depuis le printemps, autant dire que les alentours sont desertiques.
Par contre la ville classee a l'unesco, l'une des plus ancienne du monde, est une vraie merveille. On s'est perdu pendant deux jours dans ses petites ruelles etroites et tortueuses, longees par de hauts murs recouverts de pises laissant depasser les tours de vent (l'ancetre du climatiseur), les mosquees, leurs minarets et leurs domes de faience.
Le silence regnant dans ces rues est appreciable apres des heures passees au milieu du traffic, des klaxons et des incessants "Hello Mister" lances par les conducteurs qu'on auraient parfois bien envie de "claquer"!
C'est aussi ici que vit la plus importante communaute zoroastrienne d'Iran. Le zoroastrisme etait la principale religion du plateau iranien avant l'arrivee de l'islam.
Ses fideles venerent le feu et entretiennent des flammes eternelles dans leurs temples notamment ici a Yazd.
On en a profite pour faire une viree dans des dunes dignes du Sahara vers Bafq une petite ville oasis, royaume des palmiers et des chameaux (qu'on aura plus vu sur les panneaux et dans les hamburgers qu'en realite!)...un vrai regal au coucher du soleil.
En marchant sur les cretes le sable cote ensoleille etait chaud alors que le cote a l'ombre restait glace... Nous avons passe une fraiche soiree autour d'un bon feu de camp avant de se retrouver seuls au milieu de ce desert sous un ciel magnifiquement etoile.
Le retour sur Yazd a ete moins agreable avec un bon vent de face, et plus de 135km de desert avec d'immenses lignes droites a perte de vue. Ca aura ete la plus grosse journee depuis le debut du voyage!
Et puis c'est ici a Yazd que s'est pose LA question essentielle: rentrera, rentrera pas?
Alors que les impots avaient decide pour nous, la rencontre d'autres voyageurs a ete plus forte et nous avons choisi de prolonger les rejouissances de quelques mois!
Nous nous envolons donc le 6 decembre pour Bangkok afin de rejoindre Cambodge, Laos, Vietnam....on verra bien!
Alors oui on sait, notre bilan carbone va en prendre un coup mais c'est la seule solution si on ne veut pas se cailler au Turkmenistan, Ouzbekistan...et si on ne veut pas se risquer en Afghanistan et au Pakistan...alors! C'est une bonne excuse non???
Nous partons donc demain visiter un dernier petit village historique en velo et rejoignons Teheran en transport afin de preparer tout ca!
Et promis...on ne vous oublie pas!!!
Merci pour tous ces petits mots et a bientot pour de nouvelles aventures...
Luc et Ingrid









jeudi 18 novembre 2010

Quand t'es dans le desert...













Voila maintenant quatre jours que nous avons quitte Shiraz pour decouvrir une partie des sites historiques les plus fameux de l'Empire Perse.

A commencer par Persepolis, cette cite vieille de 2500 ans construite sous Darius 1er et detruite par Alexandre Le Grand en 330 av. J-C.
Aujourd'hui ne subsistent que quelques colonnes, bas-reliefs et des portes monumentales laissant imaginer la grandeur du site.
Nous avons campe sur place avec en prime un concert de musique soufiste par le vigile du parc.

Le lendemain c'est face aux tombeaux de Naqsh-e-rostam (ceux de quatre grands rois de l'epoque) que nous debutons la journee.

Nous n'avons pas d'autre choix que d'emprunter l'autoroute mais celle-ci permet d'y faire des rencontres, entre autre celle d'un pelerin se rendant a Mashhad en velo (lieu saint des chiites) et d'un couple anglais de cyclistes.

Durant cette meme journee, nous passons le cap symbolique des 10000kms et continuons vers Pasargades, une autre cite fondee par Cyrius Le Grand dont les iraniens sont tres fiers.

A 5h du soir, alors que la nuit est tombee, on decide de planter la tente face au site mais la temperature n'est deja plus que de 5 degres et prendre une douche a l'eau froide releve du sado-masochisme.
Par contre ici les policiers sont sympas et les couvertures qu'ils nous ont gentiment prete nous ont litteralement sauvees pour la nuit (-2 degres dans la tente...).

Le troisieme jour, un vent de face glacial nous a tenu tete jusqu'au soir et malgre le soleil brulant, impossible de se rechauffer...Heureusement il y a eu ces routiers qui nous ont fait monte dans leur cabine chauffee le temps d'un cay...un pur bonheur.
Pas grand chose le long de ces grandes etendues sans vie si ce n'est le flot incessant de camions qui n'ont pas l'habitude de partager la route avec des cyclistes...mais qui nous offrent volontiers leurs gaz d'echappement.

On s'est retrouve pieges par le desert, obliges de continuer sur des kilometres en pleine nuit sur l'autoroute sans jamais pouvoir atteindre cette ville-mirage dont nous apercevions les lumieres depuis plus d'une heure.
C'est un miserable motel qui nous a sauve la mise apres cette journee eprouvante de 120 kilometres et deux cols de passes.

Nous sommes maintenant a deux jours de desert de Yazd et nous avons fait halte a Abarku, une petite ville historique pleine de charme ou le pisé a remplacé la brique.
Tout va toujours aussi bien et nous attendons patiemment notre ''sauveur du jour'' qui va nous eviter une nouvelle nuit glaciale sous la tente...

Merci pour vos nombreux commentaires, comme quoi etre copain avec Dominique Morize, ca sert, meme en Iran!

Bisous a tous et a bientot...

Luc et Ingrid

dimanche 14 novembre 2010

Sur la route de Shiraz.












Il y a a peine deux semaines, on se plaignait de la pluie et aujourd'hui on redoute la chaleur et les coups de soleil mais on ne va pas se plaindre pour autant; c'est mieux comme ca...

Il nous aura fallu six jours pour traverser la chaine de montagne du Zagros avec plusieurs cols a 2400m et un petit vent de face dont on se serait bien passe, par contre ca nous a permis de quitter ces satanees autoroutes.
Pas si simple de quitter le petit ''cocon familial'' d'Ispahan pour une semaine d'inconnu mais des le premier soir nous n'avons pas pu planter la tente, ''obliges'' de passer la nuit chez Ali, un ingenieur parlant parfaitement anglais et sosie du president iranien.

Le lendemain, rebelotte, embarques de force a quatre avec nos deux velos dans une 405 (si si ca passe) on sera accueilli dans la famille d'Hussein, un jeune militaire ou nous passerons la soiree observes dans nos moindres faits et gestes par 14 paires d'yeux!

Et a chaque fois c'est pareil, on appelle cousins, oncle, amis pour voir les etrangers aux cheveux blonds ce qui fait bien durer les soirees...
Nous decouvrons une vie rurale tres modeste loin de tout le confort materiel des villes. L'hostilite de ces villages de terre poses au milieu de ces grands espaces contraste avec la chaleur qui se degage de chaque foyer.
Par contre, pas un jour ne se passe sans que de faux policier nous demandent nos passeports...Ce qui devient usant!
Heureusement non-seulement les iraniens sont de pietres comediens mais en plus un simple papier "nous ne montrons nos passeports qu'a la police en uniforme" en Farsi les disuade instantanement et ils repartent bien souvent en s'excusant!
C'est ainsi que nous sommes arrives a Shiraz, en plein desert ou il n'a pas plu depuis 6 mois!
Pas non plus une goutte de vin dans cette region autrefois connue pour ses vignobles. En cherchant bien il est possible de se procurer du vin artisanal clandestin mais pour le moment le manque ne se fait pas sentir...
Cette ville rafinee regorge de mosquees, de magnifiques jardins et de mausolees temoins du glorieux passe de la culture persane et de ses nombreux poetes.
On en a aussi profite pour prolonger nos visas ce qui nous permet de repartir tranquillement demain en direction de Persepolis puis Yazd.
Ce pays n'a toujours pas fini de nous etonne et on a encore du mal a cerner ses habitants qu'on adore certains jours et qu'on peut maudir le lendemain...
A certains endroits, le rapport homme/femme est difficilement acceptable pour les occidentaux que nous sommes bien que Shiraz soit plus liberee que d'autres villes.
Vos nombreux messages nous font tres plaisir! Continuez!
A bientot,
Luc et Ingrid


















samedi 6 novembre 2010

La moitie du Monde





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Le programme prevu est finalement tombe a l'eau ''grace'' a la rencontre de Mohsen et Parisa, un jeune couple francophone qui nous a retenu a Tabriz deux jours de plus.

Ils nous ont fait decouvrir un autre visage de la ville et nous ont beaucoup appris sur le pays,  les moeurs iraniens et les specialite Tabriziennes.

Sur leurs conseils, on est finalement parti en bus pour Kermansha,  au sud du Kurdistan.  Alors que nous avions enfin trouve les petites routes de campagnes, la police nous a stoppe et, sans discussion possible, nous a embarques avec les velos nous ramenant a notre point de depart nous contraignant  a rouler sur l'autoroute pour ''notre securite'' (peut-etre avaient-ils quelque chose a cacher...)

Le soir nous etions ''kidnappes'' par le Croissant Rouge Iraniens (les pompiers) qui nous ont eux aussi embarques, cette fois dans l'ambulance pour nous faire dormir dans leurs locaux.                  

Apres deux jours de velo la pluie nous a finalement ratrappes et c'est en bus que nous avons rejoint Ispahan, ''la moitie du Monde...'' (c'est comme ca qu'on la surnome)

Cette fois nous avons ete accueilli en Couchsurfing par Farhad et sa famille. Grace a eux, nos journees ont ete bien remplies du matin au soir entre les ballades nocturnes, les visites de monuments (place de l'Imam, mosquees, bains, ponts, temple zoroastrien, eglise armenienne et minarets en tous genres...)

Cette fois c'est une tout autre facette de la jeunesse iranienne qu'on a pu decouvrir en deambulant a fond la caisse  dans la jungle du traffic urbain. La musique d'MC Solaar plein pot dans les oreilles, on s'est sentit bien vite proche d'eux.

On s'est senti plus en Europe qu'au sein d'une Republique Islamique chez eux, parlant librement de culture et de contre-culture...La encore, quatre jours de pur bonheur.

Chaques jours, la societe Iranienne nous devoile  ses coutumes et vivre avec les familles est une vraie aubaine pour decouvrir la face cachee de ce pays. 

Avec tout ca, les velos ne risquent pas de s'user avec seulement 400km parcouru en 15 jours! Mais demain nous partons pour une semaine en direction de Shiraz... Si la police veut bien nous laisser pedaler.

Bref le velo en Iran c'est pas si simple, surtout si vous ajoutez a cela les faux controle d'identite, le traffic infernal et les nombreux passants et automobiliste vous stoppant pour vous demander: What do you do??? 

Mais les Iraniens sont tellement exeptionnels... 

Pourvu que ca dure!

On vous embrasse tous bien fort.

A bientot, 

Luc et Ingrid